Historique de l’évangélisation du Kasenga Centre, Doyenné Sud dans le diocèse de Kilwa-Kasenga
Historique de l’évangélisation du Kasenga Centre, Doyenné Sud dans le diocèse de Kilwa-Kasenga
« Pour se faire connaitre chez nous, Dieu a utilisé des missionnaires venus des horizons lointains. Contre vents et marrées, franchissant les obstacles et les hostilités naturels, après avoir bravé de toutes sortes…, partout ou ils sont passés, ces vaillants missionnaires ont fondé des communautés de foi. Nous leur rendons un vibrant hommage qu’ils méritent de reste.
Ce labeur a reçu un appui non négligeable des religieux et religieuses missionnaires. Nous saluons la grandeur de l’apostolat de tous ces missionnaires et leur présentons l’hommage de notre reconnaissance. Avec beaucoup de respect, nous honorerons de manière particulière la mémoire de ceux d’entre eux ayant leurs tombes chez nous. Nous sommes heureux d’être les fruits de leurs activités missionnaires et de leurs multiples sacrifices. Ils nous ont transmit la foi en donnant le meilleur d’eux-mêmes. » (Muteba, 2018)
L’histoire de l’évangélisation de Kasenga Centre, est née d’une part de la volonté politique, celle de construire des missions postes pour contrecarrer l’avancer des anglais, d’autre part la volonté de contrecarrer l’avancer des protestants. Avec le temps, elle est devenue une mission de d’évangélisation et de formation non seulement des postes, mais surtout des centres de foi, de formation et de prise en charge de la population locale.
Les Moines Bénédictins
L’histoire du doyennéx sud, Kasenga centre, débute avec l’arrivée des missionnaires bénédictins le 14 Septembre 1923 à Kasenga. Arrivés le jour ou l’Eglise célèbre la croix glorieuse, la mission sera nommée Sainte Croix.
A leur arriver, les moines étaient logé a Marua, qui était a l’époque le centre de l’administration coloniale pour Kasenga. Voulant être prêt des fideles, ils vont déménager a Mukuku, pour y ériger leur habitat. Suite aux petites incompréhensions avec le chef Mukuku, qui était de penchant protestant, donc ne pouvait pas tolérer la présence des missionnaires catholiques, les moines vont être obligés de quitter pour aller s’installer dans le quartier Kintululu.
Le chef Kintululu, prendra soin d’amener ces premiers Moines chez le chef du groupement, kisamamba ; qui par la suite va leur accueillir selon la tradition Bemba, c’est-à-dire en leur offrant deux poules et demanda par la suite au chef Kintululu de leur donner une place de choix pour installer la mission.
La place donnée aux moines sera chez findeli dans le quartier Kintululu, actuel quartier Kinga ou Mwanalyela. Il est à préciser que Findeli était une déformation du mot français fidèle, car les autochtones appelaient l’endroit ou les moines s’y sont installés kwa Mumpe ou kwa findeli (fidèle).
Les crues saisonnières de la rivière Luapula, n’ont pas permis aux moines d’y installer dans cet endroit leur communauté définitive. C’est après des multiples négociations avec le chef du groupement Kisamamba et surtout avec le gouvernement colonial de l’époque, que les moines seront autorisés à s’installer non loin de la Lubie et y construisirent une communauté.
Mission Saint Croix Kaboka
Nous avions discuté que le nom de la mission ; Sainte Croix venait du fait que les moines sont arrivés le jour ou l’Eglise célèbre la croix glorieuse.
Mais d’où vient le nom Kaboka ?
Durant le moment de prospection du milieu, les moines découvrirent un étang d’eau douce et propre, qui s’appelait Kaboka, derrière le village Kipeta, a plus ou moins 20 km de la mission.
Dans le souci d’approvisionner la mission en eau potable, les moines vont creuser un canal de Kipeta jusqu'à la mission et ils auront de l’eau par la suite.
Les autochtones étaient divisées concernant le drainage de cette eau par les moines, car pour eux cet étang était sacrée et contenait un esprit, donc les missionnaires étaient entrain de voler cet esprit pour le mettre a la mission.
Pour les autres, les missionnaires voulait assécher l’étang pour creuser le minerai qui s’y trouve.
Si les moines avaient réussi à drainer cette eau jusqu'à la mission, aucun récit n’a pas était trouvée pour confirmer cela. Néanmoins un récit concernant l’abandon de ce projet se raconte oralement : et qui dit que c’est suite a la mort d’un des ouvriers du chantier que le chef Kipeta a demandé aux missionnaires d’arrêter en leur disant que c’est un signe que les dieux ne veulent pas que vous puissiez prendre l’eau de l’étang.
C’est de cet étang que le nom de Kaboka sera tiré pour nommer la mission des moines à Kasenga.
Les Frères Xavériens a Kasenga
Arrivé au Congo, précisément à Likasi le 17 Aout 1931, les Frères de Saint François Xavier seront invités par les Moines (De Hemptine), à rejoindre les bénédictins dans la mission de Kasenga.
Décembre 1933, Le frère Xavier va quitter Likasi pour établir une nouvelle mission xavérienne à Kasenga. Il y resta seul pendant quelques mois habitant une hutte avant d’être rejoins par le Frère Julien le 24 Mars 1934.
Vers 1938, les Frères Xavériens construisirent deux bâtiments de l’école Saint Joseph (qui deviendra Cisaniko (lumière), pendant la période de la zaïrianisation) ; à ces bâtiments, les frères donnèrent le nom de Moerkerke, ville qui avait financé la construction.
Par la suite ils auront à établir une école normale et un internat.
Les Sœurs de la Charité
Les Frères Xavériens seront suivis par les Sœurs de la Charites de Jésus et de Marie qui vont s’établir a Kasenga en 1936.
Les Sœurs vont se focaliser dans l’apostolat de femme et de la jeune fille, elles vont aussi œuvrer dans le secteur de la santé.
Les Frères Xavériens vont se focaliser dans l’apostolat et l’éducation des garçons en fondant des groupes et mouvements, et l’apprentissage du métier.
L’une de plus grande réalisation des Frères Xavériens était la mise sur pieds d’une fanfare nommée Bengalie.
Développement de la Mission Sainte Croix Kaboka
Au début, les Moines réunissait les fideles pour le partage de la parole ou la célébration eucharistique dans des endroits différents choisis pour la circonstance.
Grâce à la providence divine, les missionnaires vont construire leur première Eglise (chapelle), à coté de l’institut Cisaniko ; c’est alors que les messes dominicales deviennent stables et les fideles avaient un endroit pour aller prier même en semaine.
Dans le souci de revitaliser les communautés chrétiennes qui vivent loin de la chapelle, les moines auront à organiser les différents groupes d’actions catholiques dans les divers milieux ou villages : Mwalimu, Kikungu, Mfuta, Mwaba, Nkambo, Kisamamba, Makungu, Kipeta etc.
A la création de la préfecture Apostolique du Luapula Supérieure, toutes les missions riveraines seront données à cette nouvelle préfecture, ce qui veut dire que Kasenga cessa d’être la mission de la préfecture Apostolique du Katanga (archidiocèse de Lubumbashi).
En 1939, La Préfecture Apostolique de la Luapula Supérieure sera érigée en Vicariat Apostolique de Sakania, puis en diocese de Sakania en 1959. En cette période Kasenga faisait parti du diocese de Sakania.
En 1977, Kasenga sera annexe au diocese de Kilwa et Kipushi à celui de Sakania, de ce fait, a partir de cette date Kasenga sera dans le diocese de Kilwa-Kasenga.
Retrait de la mission
Vers les années 1959, les moines vont lancer un retrait progressif de la mission sainte croix Kaboka, retrait qui sera effectif en 1960 quand le dernier moine Dom Athanase Leliaert va quitter Kasenga, laissant alors la mission au bon soin de Salésiens de Don Bosco.
La mission Sainte Croix Kaboka connaitra plusieurs moines bénédictins dont voici quelques uns : Dom hadelein, Athanase, Amand, Ambroise, Grégoire, Idesbal, Emmanuel et d’autres plus encore a qui nous rendons un hommage mérité.
En 1974, les Frères Xavériens vont a leur tour lancer un retrait progressif de la mission Kaboka, retrait qui sera effectif en 1975, quand ils vont céder leur mission au diocese, donc aux salésiens qui avaient occupé la mission.
Ce retrait des Frères était du a la diminution en nombre de Frères belges au Congo, et le manque de vocation locale, sans oublier aussi la situation politique de l’époque.
La mission Sainte Croix Kaboka, a connu plusieurs Frères Xavériens, dont en voici quelques-uns : Frère Xavier, le pionnier de la mission mort et enterrer a Kasenga, Frères Damien, Gilbert, Benoit, Adrien, Charles, Robert, Walter…
Seul les Sœurs de la Charité vont rester dans cette mission, soutenu surtout par les sœurs africaines, mais il nous est du devoir de faire hommage a quelques-unes : Sœurs Ignacia, Germaine, Reginalde, Therese, Romana, Emile, Maggie, Sœur Imelda…
Les Salésiens dans la mission Sainte Croix Kaboka
Etant le seul maitre à bord, les salésiens vont continuer l’œuvre amorcé par leur prédécesseur ; entre autre l’apostolat des jeunes, l’éducation et la propagation de la foi.
Ils seront beaucoup plus connus comme des initiateurs et de bâtisseurs d’un grand nombre d’école primaire et des Eglises. Ils vont faciliter l’accès à l’éducation de base a plusieurs enfants et adultes.
L’une des plus grandes réalisations est la mise sur pieds des Animateurs Laïcs (ALD), qui mettra fin a la dépendance par la doyenne sud des catéchistes venant de la Zambie.
Les ALD vont beaucoup contribuer a l’effort des missionnaires pour rependre la bonne nouvelle dans les endroits reculés, plus important encore ca va ajouter au nombre réduit des missionnaires pour rendre la mission effective.
Ils vont jouer de la permanence dans les communautés en l’absence des missionnaires qui ne pouvaient pas être partout à cause du nombre.
Les Animateurs Laïcs Diocésains
C’est à l’initiative du Monseigneur Joseph Alain, que le mouvement des animateurs laïcs diocésains va voir le jour avant les années 1975.
Voyant l’insuffisance des prêtres dans les missions, postes et paroisses, il avait demandé aux curés de choisir quelques catéchistes pour les aider dans leurs taches.
Dans ce doyenne sud Trois ALD étaient choisis pour le trois axes : axe Kisamamba jusqu'à Mwana Moyo, axe Mutembe jusqu'à Inteni, axe Kikungu jusqu'à Nkambo.
Voici quelques des premiers ALD du doyenne Sud : Yombwe Jacques qui était dans l’axe Kisamamba, Cabala Hippolyte, l’axe Mutembe et Musonda Victor, axe Kikungu.
Plus vite le besoin d’une formation solide des ALD va se faire sentir, les prêtres vont alors commencer à les envoyés à l’institut catéchétique de Lubumbashi.
La création de l’Institut Interdiocésain des sciences religieuses va aider dans la formation des ALD.
C’est d’ailleurs dans cette même optique que s’illustre la construction du centre catéchétique ici à Kasenga par le diocese.
Pour leur rendre hommage pour leur contribution a l’évangélisation du diocese, en 2006 Mgr Fulgence Muteba Instruira que les Animateurs Laïcs Diocésains (ALD), deviennent Les Missionnaires Laïcs Diocésains (MLD), pour reconnaitre leur contribution dans le travaille des missionnaires.
Le doyenné sud pendant la période des salésiens
Dans les années 1962 -1963, les Salésiens construisirent L’Eglise à Mwalimu que nous appelons aujourd’hui ancienne église ou salle de réunion. Ceci était motivé par la croissance en nombre des fideles dans cette partie de Kasenga et plus encore la distance entre la chapelle et Mwalimu est considérable, surtout pour les fideles qui venaient des villages environnants.
Malgré l’existence de soit disant chapelle comme à Munene, Kiba, Kikungu, c’était plutôt des groupes d’actions isolés qu’avaient laissés les moines, donc le besoin d’avoir une Eglise pour réunir ces groupes était vraiment présent.
En 1976, sous l’épiscopat du Monseigneur André Kaseba, ce qui était connu comme section Mwalimu, sera érigée en Paroisse Mwalimu ; allant d’un côté jusqu'à Kiyombo et de l’autre jusqu'à Nkambo. Le premier décembre de l’an du Seigneur deux mille, la paroisse fut baptisée du nom de sa patronne Bienheureuse Anuarité.
L’an 2013, marque le début du retrait progressif des Salésiens dans le doyenné sud, commençant par Kaboka ou ils seront remplacés par les Franciscains et en 2016, dans la paroisse bienheureuse Anuarité, dans celle-ci ils passèrent le bâton aux prêtres diocésains.
Développement actuel du doyenné sud
C’est partant de la volonté de rapprocher l’Eglise du peuple, que son excellence Monseigneur Fulgence Muteba signa en 2007 un décret portant la localisation et la construction d’une paroisse au quartier Shikishi, qui sera inaugurée en 2011.
Les Sœurs Salésienne seront invités a Kasenga par Monseigneur J.P Tafunga, elles arrivèrent en 1994 et passèrent quatre ans a l’évêché, s’occupant d’une école maternelle et des jeunes filles jusqu’en 1998 quand elles vont déménager dans leur propre maison, Morano au quartier Mindolo. Dans ce quartier, les sœurs vont s’occuper d’un complexe scolaire et d’un centre pour jeunes garçons et filles.
Depuis longtemps, le désir ardent de la population du doyenné sud était de voir le retour des moines et des frères. Tout au début de son épiscopat, qui avait intervenu en 2005, en un bon berger, Mgr Fulgence va se donner comme une de ses missions de faire revenir ces missionnaires qui ont évangélisée ce peuple.
C’est ainsi après plusieurs négociation, rencontres et travaux, qu’il va réussir à faire revenir les Frères Xavériens a Kasenga ; ceci a la grande satisfaction de la population et aussi des frères. C’est ainsi que le premier octobre 2009 a 21heure, que quatre frères xavériens (frères Crispins, Simon, Guislain et Joseph) arrivèrent a Kasenga pour reprendre leur mission.
Cette même démarche sera entreprise avec les moines, à qui il adressa le 11 Aout 2014, une demande pour retourner a Kasenga. Le 29 Octobre 2017, trois moines (père Médard, Père Thierry, en ce temps la encore diacre et frère Robert) seront accueillis officiellement dans le diocese et cela a la grande satisfaction des fidèles.
Thème du centenaire : Témoins du Christ ressuscité ( Ac 1 :8)
Travaux cités
Muteba, M. F. (2018). Lettre pastorale pour la celebration du centenaire de l'evangelisation du diocese de Kilwa-Kasenga. 8,9-10.
